yao lu
« L’Impermanence de toute chose »
EXPOSITION COLLECTIVE en ligne
24 février - 26 juin 2022
Yao Lu:
Elles les imitent et se confondent avec elles. Les images de l’artiste chinois Yao Lu reprennent les codes esthétiques des peintures shanshui : un cadrage qui rappelle le format du rouleau des lettrés, une composition qui joue entre les pleins et les vides d’un paysage montagneux recouvert de brume et d’où percent les pins et les toitures des temples, des inscriptions calligraphiques…
Derrière cette apparence de peinture chinoise traditionnelle, Yao Lu tente de révéler une facette de la Chine : son développement fulgurant, son urbanisation croissante, ses constructions incessantes, ainsi que la pollution et la disparition des patrimoines naturels et culturels qui en résultent. Ses montagnes s’avèrent être des piles de déchets et de rebuts tandis que l’herbe verdoyante se révèle n’être que des amoncellements de filets.
Le processus de travail de Yao Lu est long et méthodique : au cours de ses pérégrinations à travers la Chine, il photographie sous plusieurs angles des paysages de décharges et des amas de débris qu’il a préalablement nappés d’un filet vert. Il réalise ensuite un photomontage composé de détails tirés de ses clichés, auxquels il ajoute des éléments et des effets caractéristiques de la peinture classique chinoise.
Les paysages traditionnels shanshui prônent l’harmonie entre l’homme et la nature, et l’interdépendance de toutes choses. Les images de Yao Lu alertent sur la déconnexion contemporaine de l’homme avec la nature, et sur les effets qu’implique cette interdépendance : les métamorphoses de nos environnements, les enjeux liés à la surconsommation et aux déchets, les déséquilibres écologiques. Avec ses trompe-l’oeil de paysages millénaires, Yao Lu amène à se questionner sur ce que nous pensons éternel. Et comme le rappelle si bien la philosophie taoïste, la permanence
est illusoire.