yang yongliang
« L’Impermanence de toute chose »
EXPOSITION COLLECTIVE en ligne
24 février - 26 juin 2022
Yang Yongliang, The Traces, 2018, 4k video still.
Yang Yongliang, The Traces, 2018, 4k video
Yang Yongliang réalise des montages photographiques et vidéos inspirés des paysages traditionnels chinois shanshui. Ils invitent à la contemplation. De loin, ils ressemblent à des scènes de montagnes et de rivières préservées de l’homme, et dessinées à l’encre de Chine. De près, l’illusion se dévoile. Le paysage naturel cède la place à un paysage résolument urbain. Les roches montagneuses sont devenues des agrégats informes de gratte-ciels parsemés de pylônes électriques, au milieu desquels coule un dense trafic routier.
Pour produire ses paysages numériques, l’artiste chinois puise dans ses archives digitales. Depuis une quinzaine d’années, il se rend sur des sites de construction (à Shanghai, Hong Kong, Taipei…) où il prend des clichés en noir et blanc de divers éléments classés ensuite par catégories : câbles, tours électriques, centrales téléphoniques, ponts, etc. Ses œuvres sont ainsi composées de centaines d’images et détails qui bâtissent un paysage évocateur du shanshui.
Tout en s’inscrivant dans une certaine continuité de l’héritage artistique chinois, Yang Yongliang marque une profonde rupture avec la tradition. L’éternité des paysages shanshui a disparu. La relation harmonieuse de l’homme avec la nature s’est détériorée. Les techniques traditionnelles picturales sont dépassées par les outils numériques. Tandis que traditionnellement, les artistes exprimaient leurs sentiments et leur appréciation de la nature à travers la peinture de paysage, les shanshui numériques de Yang Yongliang dénoncent l’urbanisation à outrance et la destruction de l’environnement, et interrogent sur notre idéologie contemporaine de la nature.